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Zoom Afrique du 2 septembre 2022

Photo : Exercice Flintlock 2019 au Burkina Faso (Archives)

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Actualité en Afrique :

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  • Le Nigeria investira davantage dans l’e-commerce pour un revenu annuel de 75 milliards $ d’ici 2025
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Analyses de la rédaction :

1. Le Rwanda reprend la tête de l’OIF 

Alors que le dossier du Rwanda s’est alourdi ces derniers temps suite à ses liens avec les terroristes du M23 présent dans l’Est de la RDC, la Communauté internationale vaque à ses occupations comme si de rien était.  

Seule candidate à sa propre succession, la Rwandaise Louise Mushikiwabo va visiblement conserver son poste de secrétaire générale de la Francophonie en novembre prochaine sans que personne ne dise quoi que ce soit. 

L’ancienne ministre rwandaise des Affaires étrangères et actuelle secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, est souriante depuis quelques jours. Et pour cause, candidate à sa propre succession, la Rwandaise devrait rempiler pour un nouveau mandat à la tête de l’OIF. 

Le 23 août dernier, au moment de la clôture des candidatures, Louise Mushikiwabo a su qu’elle serait certaine d’être réélue. Seule candidate en lice, elle sera auditionnée lors d’une session extraordinaire de la Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF) le 6 octobre prochain avant d’être logiquement élue le 20 novembre, lors du Sommet de Djerba, en Tunisie. 

Quatre ans après son arrivée à la tête de l’OIF, cette réélection représente un cadeau diplomatique fait par la France au Rwanda. Le pays de Paul Kagame cherchait, ces dernières années, par tous les moyens, à accroître son influence en Afrique, mais également dans le monde en traitant directement avec les anciennes puissances coloniales. Lors de sa victoire en 2018, Mushikiwabo avait fait l’objet d’un lobbying intense de la part de Kigali. La victoire contre la Canadienne Michaëlle Jean n’avait été qu’une formalité. 

Et les soucis de 2018 devraient laisser place à des retombées moins négatives pour la Rwandaise, du fait qu’elle soit candidate unique. Car à l’époque, l’élection d’une personnalité rwandaise à la tête de l’OIF n’avait pas vraiment été bien vue au sein de la communauté internationale francophone. 

Car Louise Mushikiwabo, avant de porter l’OIF, fut ministre des Affaires étrangères de Paul Kagame, de 2009 à 2018. Neuf années pendant lesquelles elle a porté le discours rwandais à l’international. Or, « en portant depuis des années la politique extérieure rwandaise, est totalement identifiée à un régime défiant nombre des principes fondateurs de la francophonie », résumait Le Monde en 2018. 

Traque et arrestations d’opposants, voire exécutions… Le régime de Kagame est en effet bien éloigné de l’image qu’il renvoie. D’ailleurs, pour faire élire Louise Mushikiwabo, sous pression de ses partenaires, dont la France, Kigali avait libéré 2 000 prisonniers politiques en septembre 2018. Pourtant, cela ne semble déranger personne au sein des organisations internationales. 

Autre grief fait au Rwanda : ce pays ne s’illustre plus vraiment dans la défense de la langue française. Et pour cause, l’anglais est devenu en 2003 l’une des trois langues officielles du Rwanda. Surtout, la langue de Shakespeare a remplacé le français en 2010 dans son rôle de langue de scolarisation. 

En 2018, Louise Mushikiwabo avait bénéficié d’un soutien presque inconditionnel de la part de Paris, qui tentait de renouer avec Paul Kagame après trois années de rupture entre la France et le Rwanda. 

Aujourd’hui, la situation rwandaise n’est pas forcément meilleure, en termes de démocratie, qu’à l’époque. Mais entre Paris et Kigali, les relations se sont largement réchauffées. Même après les nombreuses accusations, avec preuve à l’appui de Kinshasa de l’implication direct du Rwanda dans la déstabilisation de l’Est de la RDC. Malgré les beaux discours, il est clair que Kigali a négocié certaines choses en échange de l’attention de la Communauté occidentale. Visiblement, le deux poids deux mesures des occidentaux est toujours dans son paroxysme. Tout comme l’Arabie saoudite, le Rwanda n’est visiblement pas touché par les droits de l’homme. 

Reste que la situation qui se présente est assez cocasse : au moment où le Rwanda prend la présidence tournante du Commonwealth, pour les deux prochaines années, l’OIF est également dirigée par une Rwandaise. 

« En accueillant le sommet du Commonwealth pendant qu’une Rwandaise dirige l’OIF, Paul Kagame fait bouger les lignes de la géopolitique en Afrique », affirme certaines sources. Le président rwandais et les ex-puissances coloniales que sont la France et le Royaume-Uni ont visiblement beaucoup de point en commun pour pouvoir naviguer ensemble, alors que la population africaine s’uni pour chasser les colons de leur continent.

2. Mali-France : clash à l’ONU

Paris n’étant pas capable d’affronter ce dossier d’accusation qui s’avère être en béton armé, s’emploie toute fois à éviter de rallonger la chaîne des précédents fâcheux pour sa diplomatie internationale. Pour le moment, le flou persiste dans cette affaire grâce notamment au silence douteux de l’accusé. 

C’est une première dans l’histoire des nations unies une ancienne colonie de la France l’interpelle face au monde entier à travers le conseil de Sécurité des Nations Unies (CSNU) sur la base d’accusations extrêmement graves. Le Mali est le pionnier dans la manifestation de plusieurs symptômes qui caractérisent la débâcle de la métropole dans ses anciens pré-carrés. L’affaire est surréaliste. Après plusieurs mois de tension entre les deux pays, le clou du spectacle s’avère être cette accusation de violation de la souveraineté du Mali et de soutien direct aux mouvements terroristes contre ce pays.

Au lendemain de la saisie de l’ONU, l’Etat Français, avec en tête son chef E. Macron, pourtant prompt à défendre son pays face à toutes accusations, a brillé par son silence. L’occasion n’a pourtant pas manqué pour lancer des piques. Il annonçait récemment la fin de l’abondance pour les Français et il y a 2 jours il flirtait à Tebboune en Algérie. La réplique classique est venue d’un militaire de la force Barkhane qui, sans apporter de démentis convaincants, nous a plutôt servi la même soupe froide de l’écœurement et la victimisation « C’est une insulte… ou des français sont tombés pour sauver le Mali ». Pour ceux qui s’attendaient à des démentis sur la base de preuves à la hauteur de celles que le Mali a brandi, la déception fut totale. Pour le moment, trois questions tournent sur les lèvres : 1-Pourquoi la France fait tout pour empêcher cette réunion ? 2- Pourquoi le Mali n’a pas reçu jusqu’à présent, une réponse à sa demande ? 3- Pourquoi les alliés du Mali n’ont pas communiqué sur le dossier ? 

Par ailleurs, dans ce silence gênant de l’Hexagone, il nous est revenu que tous ses efforts sont déployés au sein de l’ONU pour que cette réunion d’urgence demandée par le Mali n’ait jamais lieu. En effet, Paris n’étant pas capable d’affronter ce dossier d’accusation qui s’avère être en béton armé s’emploie toute fois à éviter de rallonger la chaîne des précédents fâcheux pour sa diplomatie internationale. Pour le moment, le flou persiste dans cette affaire grâce notamment au silence douteux de l’accusé. L’occasion de féliciter l’Elysée pour avoir pu retenir le fougueux président de se l’ouvrir au risque de tout foutre en l’air. Mais l’envoie de Macky Sall pour calmer les ardeurs de Bamako a lamentablement échoué. Malgré le suspense et le jeu de la montre fait par certains acteurs dans cette affaire, le Mali n’entend pas du tout lâcher l’affaire.

Le Ministre des affaires étrangères A. Diop s’est entretenu la semaine passée avec l’Ambassadeur de la Chine au Mali sur cette question. L’affaire retient toute l’attention de l’opinion nationale malienne et panafricaine. Pendant ce temps, Paris évite les sorties publiques et met à profit toutes ses ressources diplomatiques de haut niveau. Pour le moment les pays de l’européenne lui aurait assuré leurs soutiens. C’est peut-être pour témoigner de ce fait que la Ministre allemande des affaires étrangères s’est faite de nouveau remarquer par une autre de ces bêtises qu’elle seule maîtrise le ton « L’Allemagne ne va pas laisser le Mali à la Russie ». Par l’Allemagne, il faut entendre : l’union européenne en soutien à la France pour l’aider à préserver sa propriété privée, le Mali. Le réveil euro-occidental sera brutal. 

3. Burkina: les opérations secrètes des USA

Une religieuse américaine de 83 ans enlevée en avril par des terroristes dans le nord du Burkina Faso, a été libérée, a annoncé le diocèse de la ville de Kaya (nord) dans un communiqué ce mercredi. 

« C’est avec grande joie et reconnaissance à Dieu que nous portons à la connaissance de tous que la sœur Suellen Tennyson, la religieuse enlevée à Yalgo dans la nuit du lundi 4 au mardi 5 avril, a été libérée par ses ravisseurs », indique le communiqué signé de l’évêque de Kaya, Mgr Théophile Naré. 

Il ajoute qu’elle « est présentement en lieu sûr » et « jouit d’une bonne santé », affirmant ne pas avoir « d’information sur les conditions de sa libération », mais exprimant sa « profonde gratitude à tous ceux qui y ont travaillé ». 

À Washington, un porte-parole du Département d’État a salué la « libération d’une citoyenne américaine au Niger, qui avait été retenue en otage en Afrique de l’Ouest ». Il n’a pas précisé son identité mais la sœur Tennyson était la seule otage américaine dans cette région. 

Elle retrouvera « prochainement » ses proches dans « l’intimité » selon sa volonté, a-t-il ajouté. 

La sœur Suellen Tennyson, de la Congrégation des sœurs marianites de Sainte-Croix, était dans le nord du Burkina Faso depuis octobre 2014 lorsqu’elle a été enlevée en pleine nuit. 

À l’époque, l’évêque de Kaya avait déclaré qu’elle avait « été amenée vers une destination inconnue par ses ravisseurs qui, avant de partir, ont vandalisé des salles, saboté le véhicule de la communauté qu’ils ont tenté d’emporter ». 

Mais comment cet otage a été libéré ? 

Les détails restent limités, mais l'armée américaine a révélé que ce sont les forces d'opérations spéciales américaines qui auraient récupéré l’otage. 

Le président des chefs d'état-major interarmées, le général Mark Milley, a révélé l'opération lors d'un discours lors d'une cérémonie hier pour marquer le transfert du commandement de SOCOM du général de l'armée Richard Clarke au général de l'armée Bryan Fenton. Au cours de ces remarques, Milley a parcouru une liste des réalisations notables des forces d'opérations spéciales américaines sous le mandat de Clarke. 

Sous le commandement de Rich, les équipes du SOCOM ont secouru un citoyen américain au Nigeria 96 heures seulement après sa capture. Et plus récemment, au cours des dernières 48 heures, ils ont récupéré un autre otage.

L'opération au Nigeria mentionnée par Milley était le sauvetage de Philip Walton, le fils d'un missionnaire chrétien qui avait été capturé au Niger voisin en 2020.  

Un porte-parole de l'état-major interarmées a déclaré à The War Zone qu'ils n'avaient rien à ajouter aux remarques de Milley. 

Est-ce que les autorités du Burkina Faso, du Niger ou du Nigéria étaient seulement au courant de ces opérations militaire sur leur sol ?  

Ce ne serait pas la première fois que ce genre d’opération s’effectue sans le consentement des autorités du pays concerné. Que ce soit des opérations militaires au Moyen-Orient ou encore en Afrique, les États-Unis mènent des opérations en secret sans qu’aucune instance ne soit au courant. Pour rappel, la présence militaire des États-Unis au Niger n’a été révélée qu’en octobre 2017, avec l’embuscade de Tongo Tongo. 

En octobre 2017, une patrouille américano-nigérienne avait été attaquée et quatre soldats des forces spéciales américaines avaient été tués par les terroristes, et c'est principalement Daech qui avait revendiqué cette attaque. Cette embuscade avait d’ailleurs permis par la suite d’officialiser la présence américaine et de déployer des bases militaires sur le sol nigérien. Mais cette fois-ci, on parle d’une opération militaire effectuer au Burkina Faso. Encore une fois, est-ce que les autorités étaient au courant ? Suite à cette opération, Washington compte également officialiser une présence militaire au Burkina Faso ? 

Washington, tout comme ses alliés, n’a visiblement pas encore compris le principe de souveraineté nationale. Mener des opérations militaires en secret sur le sol d’un pays étranger est considérée comme étant une violation de la souveraineté nationale. Beaucoup de pays à travers le monde ont déjà porté plainte pour dénoncer ces pratiques, mais pourtant aucune sanction n’a encore jamais été prononcée contre les États-Unis. Il faut qu’une nouvelle instance se mette en place comprenant l’Asie, l’Afrique et le Moyen-Orient, pour que des sanctions soient prisent et que ces pratiques s’arrêtent une bonne fois pour toute. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV